Les témoignages télé et radio assurent l’éclatant succès de la Semaine sans tabac

Pourquoi changer une formule gagnante? C’est ce que les organisateurs de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac 2004 se sont demandés avant de conserver le même concept publicitaire que l’an dernier.

Ils ont misé juste, puisque les témoignages de personnalités québécoises, présentés sous forme de capsules 30 secondes au petit écran et à la radio, ont sensibilisé la population aux bienfaits d’une vie sans tabac. La Semaine a obtenu un extraordinaire taux de notoriété de 72 %.

À la mi-janvier, 13 chaînes radiophoniques et télévisuelles ont diffusé les messages de « personnalités-vedettes » qui racontent pourquoi elles ont choisi de cesser de fumer. Au total, 65 témoignages ont été produits, dont 50 pour la télévision et 15 pour la radio. « Comme nouveauté cette année, on a tenté de rejoindre la population anglophone, soulignait Michelle Gosselin, agente de communication au Conseil québécois pour le tabac et la santé (CQTS), l’organisme qui coordonne la campagne. En plus de la collaboration des réseaux francophones, on a pu compter sur la participation de CFCF 12 et de Mix 96. » Notons que les médias anglophones couvrent généralement davantage la Semaine nationale sans fumée canadienne qui se tient au même moment, mais qui a beaucoup moins d’envergure chez nous.

Bon nombre d’activités ont été organisées dans les différentes régions du Québec. Plus de 50 cégeps et universités ont mis l’épaule à la roue, notamment en distribuant du matériel promotionnel. Dans l’ensemble, 70 000 affiches, 700 000 signets et 470 « panobus » ont circulé. La campagne comptait sur l’appui financier du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, de même que sur la collaboration d’une cinquantaine d’organismes de santé majeurs, incluant les Directions régionales de santé publique.

Notoriété extraordinaire

Un sondage omnibus effectué par la firme Léger Marketing démontre que la Semaine 2004, qui se tenait du 18 au 24 janvier, a bien rejoint les Québécois. En effet, 72 % des personnes interrogées ont été en mesure d’identifier un des messages véhiculés; ce sont principalement les témoignages qui ont retenu leur attention. De plus, près de la moitié (48 %) des répondants fumeurs disent que cette campagne les a incités à envisager d’arrêter de fumer.

Porte-parole de la Semaine depuis quatre ans, la comédienne Mireille Deyglun a expliqué, lors du lancement, les raisons qui motivent son implication indéfectible. « Ce qu’il y a de particulier avec la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, c’est qu’il s’agit d’une campagne qui se veut positive et non moralisatrice. On veut montrer aux fumeurs qu’avec de la détermination, c’est possible de cesser de fumer », disait-elle.

Selon le directeur du CQTS, Mario Bujold, la Semaine québécoise est l’occasion idéale pour les fumeurs de réfléchir à leurs habitudes de vie et à leur dépendance au tabac. « Arrêter de fumer rend fier de soi et c’est d’abord pour soi, et non pas pour les autres qu’il faut poser ce geste », a-t-il mentionné en rappelant le slogan de cette année : « J’arrête pour moi! Et j’en suis fier! »

Plus haut dignitaire du gouvernement présent au lancement, tenu dans un bar à oxygène de Montréal, l’adjoint parlementaire du ministre de la Santé et député de Nelligan, Russell Williams, a exposé les grandes lignes des services de cessation offerts gratuitement aux fumeurs, soit la Ligne et le site Internet J’arrête, de même que les Centres d’abandon du tabagisme.

Appui d’Imperial Tobacco!

Seule ombre au tableau : le principal fabricant de cigarettes canadien, Imperial Tobacco, a manifesté, par communiqué, son appui à la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac! Un témoignage embarrassant dont Mario Bujold se serait bien passé. « L’industrie du tabac est prête à tout pour projeter d’elle-même l’image d’une industrie responsable aux yeux du public, a-t-il promptement réagi. Si Imperial Tobacco appuyait véritablement nos actions, elle ne s’opposerait pas à la hausse des taxes sur le tabac, retirerait sans discuter les mentions douces et légères de ses emballages […] et ne s’objecterait pas aux diverses réglementations qui réduisent l’usage du tabac. »

Josée Hamelin