Les saines habitudes de vie : un tout indissociable

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Les adolescents qui fument tendent aussi à manger davantage de malbouffe et à être plus sédentaires. Reste à comprendre les facteurs qui sous-tendent ces comportements et, peut-être, adapter les programmes de prévention.

Le dicton veut qu’un malheur n’arrive jamais seul. Cela semble malheureusement vrai avec les jeunes fumeurs : en plus de griller des cigarettes, ils sont proportionnellement plus nombreux à avaler de la malbouffe plusieurs fois par semaine et à pratiquer des loisirs sédentaires. Bref, de nuire à leur santé. C’est ce que confirme une analyse de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publiée en septembre 2016, Analyse des liens entre l’usage de la cigarette et les habitudes alimentaires, l’activité physique de loisir et le poids corporel chez les élèves québécois du secondaire : 2010-2011.

Cette analyse ne fait pas que montrer les nombreuses corrélations entre l’usage du tabac et certaines mauvaises habitudes de vie. Elle rappelle l’importance pour un programme de lutte contre le tabagisme de traiter à la fois les facteurs individuels et environnementaux. En effet, l’usage du tabac ne repose pas uniquement sur le désir des individus, mais également sur leur environnement, incluant le statut socioéconomique de leur milieu, le niveau de taxation des produits du tabac et les restrictions entourant la fabrication et la vente de ces produits. Bref, pour combattre le tabagisme de façon optimale, l’INSPQ nous rappelle qu’il faut nécessairement aborder un ensemble de facteurs.

L’analyse de l’INSPQ nous rappelle que, pour combattre le tabagisme de façon optimale, il faut aborder à la fois des facteurs individuels et des facteurs environnementaux.

Dangereuses combinaisons

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On l’oublie parfois, mais l’usage du tabac demeure la principale cause de mortalité évitable. Lorsque cette dépendance est combinée à de mauvaises habitudes de vie, elle accroît le risque de nombreuses maladies chroniques, entre autres le diabète. Or, les jeunes qui adoptent certains comportements nocifs – comme consommer quotidiennement des boissons sucrées ou des grignotines, ou manger de la malbouffe au restaurant trois fois ou plus par semaine – sont également plus susceptibles d’avoir grillé une cigarette dans les 30 derniers jours, comparativement aux jeunes qui n’ont pas de tels comportements. La probabilité que ces élèves sautent le petit-déjeuner est également plus élevée. « Cela n’est pas anodin puisque sauter ce repas est associé à une moins bonne alimentation au cours de la journée », écrit Marie-Claude Paquette, l’une des auteures de l’étude. Les jeunes qui ont fumé une cigarette dans le dernier mois sont également plus sédentaires et, de façon un peu contradictoire, plus susceptibles de vouloir perdre du poids. « Il est possible que leurs habitudes de vie entraînent un excès de poids, ce qui explique leur désir de maigrir », analyse Mme Paquette.

Le sport : un facteur de protection?

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On peut se demander pourquoi les jeunes non-fumeurs adoptent aussi d’autres bonnes habitudes de vie. L’INSPQ propose quelques hypothèses. Les habitudes de vie pourraient être reliées à des facteurs communs, comme les croyances des jeunes sur la prévalence des habitudes de vie néfastes. Pratiquer un sport pourrait représenter un autre facteur de protection. En effet, les jeunes qui pratiquent un sport augmentent leur estime de soi, ce qui pourrait les aider lorsque leurs camarades ou leur environnement les poussent à fumer. À un point tel que les jeunes plus actifs réduiraient de moitié leur risque de s’initier au tabagisme, écrit l’INSPQ. Le sentiment d’appartenance à un groupe sportif pourrait aussi être en jeu puisque, en général, le sentiment d’appartenance est un facteur de protection contre les dépendances. Quelques pistes de plus pour aider les jeunes à vivre sainement et à ne pas s’initier au tabac.

Anick Labelle