Le tabagisme continue à diminuer, surtout chez les jeunes

Moins « glamour » qu’elle ne l’était la cigarette? Il le semble, puisque les adultes canadiens la délaissent peu à peu et que les jeunes sont moins nombreux à devenir fumeurs. C’est en effet ce qui ressort de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2005 dont les premiers résultats ont été dévoilés à la mi-juin.

L’an dernier, 21,8 % de la population canadienne fumait (5,9 millions de personnes), ce qui représente une légère baisse depuis 2003 (prévalence de 23 %) et une diminution plus significative par rapport à 2000-2001 (26 %). Pour obtenir ces données, les responsables de l’enquête – qui porte sur plusieurs autres aspects de la santé – ont interrogé quelque 132 947 personnes de 12 ans et plus, entre janvier et décembre 2005, dont 24 280 au Québec.

Bien que l’usage du tabac ait régressé chez les Canadiens de tous âges, c’est chez les jeunes de 12 à 17 ans que la baisse la plus importante a été enregistrée. Alors que 14 % d’entre eux fumaient en 2000-2001, ils n’étaient plus que 8 % à le faire en 2005. Surtout attribuable au fait que les adolescents sont moins nombreux à commencer à fumer, ce déclin s’avère de bon augure dans la mesure où il est plutôt rare que les gens s’initient au tabagisme à l’âge adulte.

Les 18-34 ans constituent encore la tranche de la population où l’on retrouve le plus de fumeurs (28 %), même si leur taux est moins élevé qu’en 2003 (30 %). Chez les 65 ans et plus, la diminution n’est pas significative puisque la prévalence n’est passée que de 10,5 à 10,2 % entre les deux dernières éditions de l’ESCC.

Règle générale, les hommes fument plus que les femmes, sauf dans le groupe des 12 à 17 ans où les adolescentes le font dans une proportion plus grande (9 %) que leurs acolytes masculins (7,2 %).

D’un océan à l’autre

Exception faite des territoires, le Québec demeure la province où l’on fume le plus. Même si le tabagisme a reculé de 26 à 24,4 % entre 2003 et 2005, on y compte encore 1 577 000 fumeurs. La Saskatchewan a enregistré une prévalence juste un peu plus faible avec 23,9 %.

C’est encore en Colombie-Britannique qu’on retrouve le moins d’adeptes de la nicotine (17,8 %). Bien que la baisse enregistrée entre 2003 et 2005 soit à peine perceptible à certains endroits comme en Alberta (de 23 à 22,8 %), on n’enregistre aucune hausse dans les provinces. Cependant, dans les Territoires du Nord-Ouest (TNO) et au Yukon, on compte 400 et 1 400 fumeurs de plus. Quant au Nunavut, il se démarque puisque son taux de tabagisme a chuté de 64,9 à 53,1 %, ce qui représente une baisse de 1 000 fumeurs, en seulement deux ans.

Lieux sans fumée

De mieux en mieux protégés de la fumée secondaire dans les lieux publics, les Canadiens sont plus nombreux qu’avant à bannir l’usage du tabac de leur domicile. Au pays, le ratio des répondants qui ont déclaré vivre dans un environnement sans fumée est passé de 56 à 64 % entre 2003 et 2005. Au Québec, seulement 43 % des personnes interviewées ont pu en dire autant. Il faut préciser que les restrictions sur l’usage du tabac influencent de façon considérable la quantité de cigarettes consommées par les fumeurs. Ceux qui vivent et travaillent dans des endroits où l’usage du tabac est permis en grillent en moyenne 16 par jour. Ceux qui ne peuvent fumer qu’au travail en consomment quotidiennement 14, soit trois de plus que les fumeurs qui n’ont le droit de le faire qu’à la maison. Enfin, les fumeurs vivant et travaillant dans des endroits « sans fumée » consommaient environ neuf cigarettes par jour.

Josée Hamelin