Le Parti québécois s’engage à revoir la Loi sur le tabac

Élections provinciales du 4 septembre
Les élections représentent une belle occasion de se faire écouter par les politiciens. La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT) et la Société canadienne du cancer (SCC), division du Québec, ont donc profité de la dernière campagne électorale provinciale pour soutirer des engagements aux principaux partis politiques du Québec.

Il y a urgence. Environ 4000 Québécois ont été diagnostiqués d’un cancer pendant la dernière campagne électorale et 1600 sont morts de cette maladie, rappelle la SCC. Pire : alors que le tabac occasionne le tiers des décès dus au cancer, quelque 30 000 personnes commencent à fumer chaque année. Le plus triste? Ce sont surtout des jeunes qui tombent dans le piège de cette dépendance, notamment parce qu’ils sont attirés par le tabac aromatisé et ses emballages colorés. Pour obliger les partis à se positionner sur cette question, la CQCT leur a demandé s’ils réviseraient la Loi sur le tabac, afin de « limiter davantage le marketing de l’industrie qui rend les produits du tabac attrayants pour les jeunes ».

La Coalition avenir Québec n’a pas répondu. Mais, dans son programme électoral, la position du parti sur le tabagisme s’apparente à celle de l’industrie : on y traite exclusivement du tabac de contrebande en citant des statistiques alarmantes… et désuètes. Le Parti libéral du Québec, quant à lui, envisageait différentes mesures, incluant un projet de loi, afin de faire reculer le tabagisme.

Seuls le Parti québécois, le Parti vert du Québec et Québec solidaire se sont officiellement engagés auprès de la CQCT à revoir la Loi sur le tabac. Le Parti québécois a même détaillé ce qu’il comptait faire : instaurer un moratoire sur les nouveaux produits du tabac visant les jeunes et rendre plus accessibles les aides à la cessation tabagique. « Ces nouveaux produits pourraient être ceux qui ont été introduits en 2010 pour contourner l’interdiction des cigarillos aromatisés, par exemple, précise Flory Doucas, porte-parole de la CQCT. Maintenant que le PQ a pris le pouvoir, nous allons lui rappeler son engagement. »

24 mesures contre le cancer

La division québécoise de la SCC, de son côté, a envoyé aux partis politiques un document d’une trentaine de pages dans lequel elle réclame 24 mesures pour faire reculer le cancer. En ce qui concerne le tabac, elle propose de déclarer un moratoire sur les nouveaux produits; d’augmenter les taxes; d’intensifier la lutte contre le marché noir; d’interdire les saveurs dans tous les produits et d’adopter l’emballage neutre à l’image de l’Australie.

« Nous verrons si le nouveau ministre de la Santé s’engagera formellement à revoir la Loi sur le tabac, afin d’y intégrer ces changements, dit André Beaulieu, porte-parole de la section québécoise de la SCC. J’ai espoir que oui puisque nous rencontrons généralement une bonne écoute auprès des responsables gouvernementaux lorsqu’on leur rappelle que quiconque veut prévenir le cancer doit prioriser la lutte contre le tabac. »

Anick Perreault-Labelle