Le Défi sort ses gants de boxe

Janvier, pour les fumeurs québécois, marque le début de la période d’inscription au Défi J’arrête, j’y gagne!, lequel est proposé pour la 7e année consécutive par l’équipe d’Acti-menu.

L’échéancier est toujours le même : les intéressés doivent éteindre leur dernière cigarette entre le 1er janvier et le 28 février. Les adhésions, engageant le fumeur (la fumeuse) et son parrain (sa marraine), doivent parvenir aux organisateurs avant le 1er mars. Quant à la période d’abstinence minimale, elle s’étend du 1er mars au 11 avril. Un tirage détermine ensuite les gagnants qui se partageront 30 000 $ en prix.

Lors du lancement du Défi, à Montréal à la mi-décembre, Acti-menu a dévoilé le visuel de la campagne 2006 et a présenté sa nouvelle porte-parole, Geneviève Guérard. Première danseuse des Grands Ballets Canadiens depuis 1998, Mme Guérard a ainsi fait son coming out, admettant avoir fumé en cachette pendant 12 ans. Elle a renoncé définitivement en 2003, à l’occasion de sa grossesse. « J’ai l’impression de revivre depuis que je suis libérée de la cigarette. J’ai plus d’énergie, plus de temps pour faire plein de choses », déclare-t-elle.

L’agence Les Évadés a conçu un concept publicitaire plus compréhensible que l’an dernier. Une cigarette, prenant la forme d’un sac de frappe, est éclatée sous le coup d’un gant de boxe. Ce thème est repris dans l’annonce télévisée, alors qu’une employée de bureau met sa cigarette hors de combat. En 2005, Les Évadés avaient étonné avec leurs affiches aux lettres géantes « JUSTE DES », pour « Juste des gagnants », et leurs annonces télé faisant témoigner des ex-fumeurs au langage étrange.

Selon son habitude, Acti-menu peut compter sur une foule de partenaires afin d’attirer de 30 000 à 35 000 participants, qui sont en très grande majorité de nouveaux adhérents, et non pas des fumeurs ayant échoué lors d’éditions antérieures. Au Québec, cela représente environ une fumeuse sur 30, et un fumeur sur 50, le Défi ralliant plus de 60 % de femmes. Les appuis proviennent notamment des gouvernements québécois et canadien, de Pfizer, d’Hydro-Québec et du mouvement Desjardins. Le Groupe Jean Coutu distribuera gratuitement plus de 23 000 trousses d’accompagnement aux inscrits qui voudront bien se les procurer dans ses pharmacies. Quant à la Société canadienne du cancer, elle offre le support de sa ligne J’arrête (1 866 527-7383). Ses préposés répondent donc aux questions sur le Défi, en plus d’offrir le soutien personnalisé habituel.

On s’attend à ce que près de 90 % des inscriptions soient effectuées sur Internet, par le biais du www.defitabac.ca qui a été complètement rafraîchi. Ce site témoigne de l’entraide qui caractérise le Défi; il présente un forum, des conseils, une zone dynamique (le Loft) conçue pour les 18-25 ans et des albums de photos. Les entreprises ou organismes peuvent y commander du matériel promotionnel en ligne, afin de faire connaître le concours. Aussi, il est possible de s’abonner aux courriels J’écr@se pour bénéficier d’encouragements tout au long de l’année.

Objectif Famille sans fumée

Parallèlement au Défi, on propose de déclarer sa maison ou son auto « zone sans fumée ». Avec relativement peu de publicité, ce volet, nommé Objectif famille sans fumée, a entraîné 10 300 déclarations en 2005, la moitié d’entre elles impliquant des fumeurs inscrits au Défi, et l’autre moitié provenant de non-fumeurs qui voulaient faire connaître leur choix de vivre sans la fumée des autres. La période minimale d’air sain est la même que celle de l’abstinence des fumeurs. Toutes les familles inscrites recevront un certificat de zone sans fumée. Même une personne seule peut être considérée comme une « famille ».

Depuis 1999, le Défi J’arrête, j’y gagne! a enregistré près de 190 000 inscriptions. Ce nombre double si l’on considère l’implication des parrains. En moyenne depuis cinq ans, environ 66 % des fumeurs respectent leur engagement minimal de six semaines. Après les six premiers mois du Défi, un autre tiers a chuté, le pourcentage non-fumeur résiduel étant alors de 34 %. Enfin, toujours selon des sondages soumis aux participants, le taux de réussite au bout d’un an est de 27 %, ce qui figure parmi les meilleurs succès de sevrage atteints par une méthode d’arrêt tabagique, lorsque évaluée rigoureusement.

Denis Côté