La Semaine québécoise se consacre au tabagisme juvénile

Même si la cigarette a de moins en moins la cote auprès des adolescents, le tabagisme juvénile demeure préoccupant. C’est pourquoi la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac – qui a déjà sensibilisé la population aux bienfaits de l’arrêt tabagique et aux dangers de la fumée secondaire – s’attaque cette année à cette problématique, en ciblant les jeunes et leur entourage.

Ayant pour thème « Un monde sans fumée gros comme ça! », la campagne 2008 espère entre autres conscientiser les adultes au rôle qu’ils peuvent jouer pour contrer l’usage du tabac chez les adolescents. Comme l’an dernier, le site Internet de la Semaine (www.mondesansfumee.ca) propose une liste d’actions à accomplir dans le cadre de l’événement qui se déroule du 20 au 26 janvier. Jeunes et moins jeunes y sont notamment invités à signer une pétition en appui à l’avènement d’un monde exempt de tabac. Le site regorge également de plusieurs ressources destinées tant aux fumeurs et aux non-fumeurs qu’aux entreprises et aux médias.

Selon l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (voir article de la une), le taux de tabagisme des 12 à 17 ans a chuté de 19 à 15 % entre 2004 et 2006. Par contre, au cours de la même période, l’usage du cigare et des cigarillos est passé de 18 à 22 %. « Avec la montée en popularité du cigarillo, nous croyons que la baisse du tabagisme juvénile n’en est pas une vraie parce qu’au lieu de renoncer complètement au tabac, les jeunes délaissent un produit pour se tourner vers d’autres », observe Aline Charest, relationniste au Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), qui coordonne la Semaine. Or, même si la chicha, le snus et les cigarillos peuvent sembler plus attrayants que la cigarette, avec leurs arômes ou leurs emballages colorés, elle rappelle qu’ils sont tous néfastes et qu’ils créent la même dépendance.

Offrant un appui indéfectible à la campagne, la comédienne Mireille Deyglun, qui agit à titre de porte-parole pour une huitième année, souligne que l’accoutumance au tabac s’acquiert très tôt : « Un jeune qui fume deux ou trois cigarettes par semaine pendant seulement deux semaines risque de développer une dépendance à la nicotine dont il aura beaucoup de mal à se défaire ». Alors que sept adolescents fumeurs sur 10 tentent de se libérer du tabagisme, le CQTS indique qu’un seul y parviendra.

Retour des capsules télé

Pour une sixième année consécutive, une vingtaine d’artistes rattachés aux grandes chaînes de télévision ont accepté de témoigner en faveur d’un monde sans fumée. En plus des anecdotes enregistrées, les internautes peuvent visionner leurs « bloopers » sur le site de la Semaine.

Extraits des capsules télé

« Très tôt, mes parents m’ont donné le goût de bouger, d’être en santé. J’ai vite compris qu’une vie en santé, c’est une vie sans fumée. Maman, papa, merci pour votre précieuse influence », témoigne Josée Lavigueur du réseau TVA.

« Quand j’étais ado, à cause de la cigarette, j’ai dit « je t’aime » à mon père pour la dernière fois.  25 ans plus tard, il y a un ado de 15 ans dans ma vie. Par amour pour lui, je ne fumerai jamais », promet Éric Nolin de TQS.

« Voilà le dessin que m’a fait mon filleul de 7 ans, Thomas, quand j’ai arrêté de fumer. Je ne me rendais pas compte à quel point la cigarette pouvait incommoder les gens que j’aime. Merci Thomas », rapporte Brigitte Lafleur de la SRC.

Josée Hamelin