La France interdit les marques de cigarettes glamour

Les cigarettes Vogue et superslims comptent parmi celles qui ont été interdites par la France au mois d’août.
Un produit qui tue six millions de personnes chaque année à travers le monde ne devrait pas faire rêver. Or, c’est exactement ce qu’accomplissent de nombreux produits du tabac avec leur nom de marque qui évoque la minceur, le luxe, le respect de l’environnement ou la douceur.

En février 2017, la France a sévi contre ce pouvoir de séduction en interdisant toutes les marques de tabac dont le nom suggère un danger moindre, un arôme, une saveur ou une propriété bénéfique. En deux mots, la France a dit « Adieu » aux cigarettes Vogue, à toutes les cigarettes slim, aux Gauloises biodégradables, aux cigarillos Café crème et à tous les cigares exquis ou distingués, entre autres. En somme, les cigarettes et tabacs à rouler avec un nom attractif devront avoir disparu des étalages d’ici février 2018. Les fabricants et distributeurs de cigares, quant à eux, ont deux ans pour se conformer aux nouvelles règles.

Le décret qui a rendu cela possible  a été adopté en août 2016. Il interdit « tous les messages, symboles, marques, dénominations commerciales, signes figuratifs ou autres qui :

  1. suggèrent qu’un produit du tabac donné est moins nocif que d’autres, […] ou a des effets bénéfiques sur la santé ou le mode de vie, en termes de perte de poids, de pouvoir d’attraction sexuelle, de statut social, de vie sociale ou de qualités telles que la féminité, la masculinité ou l’élégance;
  2. évoquent un goût, une odeur, tout arôme ou tout autre additif, ou l’absence de ceux-ci;
  3. suggèrent qu’un produit du tabac donné est plus facilement biodégradable ou présente d’autres avantages pour l’environnement;
  4. suggèrent des avantages économiques au moyen […] de promotion de type “deux pour le prix d’un” ou d’autres offres similaires. »

En février 2017, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT) et 200 autres organismes ont demandé à Santé Canada d’intégrer l’interdiction des noms de marque séducteurs dans son éventuelle réglementation sur l’emballage neutre. « Il s’agit d’une pratique de commercialisation du tabac bien répandue au Canada, dit Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la CQCT. Il est surprenant que, dans sa consultation, Santé Canada n’évoque pas la possibilité de réglementer le nom des marques, au-delà d’en restreindre le nombre de mots. » Une affaire à suivre!

Anick Labelle