Défi « J’arrête, j’y gagne! » : 157 000 inscriptions en cinq ans

Le Défi « J’arrête, j’y gagne! » a largement dépassé son objectif cumulatif de 150 000 inscriptions. Avec un total de 37 900 fumeurs engagés à vaincre leur dépendance en 2004, le concours d’arrêt tabagique affiche une participation d’environ 157 000 inscriptions sur cinq ans.

Lors d’une cérémonie de clôture originale et réussie, les organisateurs du Groupe Acti-menu ont honoré les participants et partenaires du Défi, le 21 avril à Montréal. Pour saluer le Grand Prix du Canada de Formule 1, désormais disputé sans commandite de tabac, c’est au coeur du circuit Gilles Villeneuve, sur l’Île Notre-Dame, qu’ont été révélés les résultats du concours.

Ce qui semblait, à première vue, être le passage dérangeant d’une motocyclette à proximité du lieu de la conférence, s’est avéré être le dévoilement officiel du nombre de participants inscrits au Défi. Après quelques bruyantes pétarades, le conducteur est descendu de l’engin pour exhiber son t-shirt sur lequel était inscrit « 37 900 ». À prime abord apparemment surpris par la tournure des événements, les animateurs ont ensuite invité le motocycliste à monter sur scène. Ce dernier, Denis Lévesque, participant au Défi de 2003, a raconté qu’il a acquis une moto avec l’argent qu’il ne dépense plus pour fumer.

Succès renouvelé

Alors que l’année précédente, 37 000 fumeurs s’étaient engagés à délaisser le tabac, les 37 900 inscriptions de 2004 prouvent que l’engouement pour le Défi se maintient après cinq ans. Plus de femmes que d’hommes font appel à ce concours; elles comptent pour 61 % des personnes inscrites en 2004. Quant aux jeunes adultes de 18-24 ans, qui regroupent la plus grande proportion de fumeurs, ils représentent 14 % des participants.

Le Défi « J’arrête , j’y gagne! » offre aux accros de la nicotine l’opportunité d’écraser dans un climat rassembleur. Inchangée depuis sa création, la formule est, somme toute, relativement simple. Épaulés par un parrain non-fumeur, les participants s’engagent à ne pas fumer pendant les six semaines allant du 1er mars au 11 avril. S’ils réussissent à tenir le coup, ils ont la chance de gagner de nombreux prix.

« Une aussi forte participation à travers tout le Québec, qui se répète d’année en année, est un signe évident que le Défi répond à un besoin , a souligné le président d’Acti-menu, le Dr Louis Gagnon, qui coanimait la fête aux côtés du comédien Bernard Fortin. Le Défi est non seulement une formule qui plaît, c’est également et surtout un des moyens les plus efficaces d’arrêter de fumer. »

Chaque année, environ 70 % des fumeurs réussissent les six premières semaines de leur sevrage. Seuil critique où la tentation semble être à son comble, le cap des six mois est franchi par 35 % des participants. Enfin, au bout d’un an, 30 % des personnes inscrites sont toujours non-fumeuses. À titre comparatif, les fumeurs qui abandonnent le tabac seuls et sans aide n’ont que 6 % de chances de réussite.

Ex-fumeur et « ami du Défi », Bernard Fortin s’est acquitté de sa tâche d’animation avec entrain et humour. Agissant à titre de maître de cérémonie pour une quatrième année consécutive, « c’est pour ne pas recommencer à fumer que je continue à m’impliquer dans le Défi », a-t-il déclaré mi-moqueur, mi-sérieux.

Travail d’équipe

Une fois de plus, le Défi « J’arrête, j’y gagne! » a pu compter sur l’appui de nombreux partenaires. Il a, entre autres, bénéficié du soutien du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, des Directions de santé publique (DSP), de la Société canadienne du cancer, du Conseil québécois sur le tabac et la santé et de Santé Canada, pour ne citer que ceux-là. Les médias ont également contribué au succès du Défi en lui fournissant une excellente visibilité.

« Qui aurait cru qu’un jour, on se serait rassemblé dans le lieu sacré de la Formule 1 pour célébrer l’arrêt tabagique de nombreux fumeurs, s’est étonné le directeur national de la santé publique et sous-ministre adjoint à la Santé, Dr Alain Poirier, en rendant hommage aux participants qui ont gagné leur course contre le tabac. M. Poirier a aussi salué les efforts de ceux qui ont chuté en cours de route et il leur a conseillé de ne pas abandonner. « Ce n’est que lorsque l’on cesse d’essayer que l’on échoue vraiment », a-t-il précisé en reprenant une des célèbres maximes du Défi.

Absent lors de la conférence, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, s’est adressé aux participants dans un message télévisuel préenregistré. « Je félicite les ex-fumeuses et ex-fumeurs, leurs marraines et parrains, ainsi que tous les membres de leur entourage, qui ont su les encourager, et les soutenir au cours des six semaines du Défi », a-t-il dit. M. Couillard a également rappelé que le gouvernement offre gratuitement des services d’aide aux personnes qui veulent cesser de fumer, notamment dans les Centres d’abandon du tabagisme, présents dans chacune des régions de la province.

Communauté virtuelle

Avec plus de 249 000 visites entre le 1er janvier et la mi-avril, le site defitabac.qc.ca a connu un achalandage record. La majorité (88 %) des participants se sont d’ailleurs inscrits par le biais de ce service. Grâce à ses forums de discussions, à ses témoignages et à ses trucs pour cesser de fumer, le site Web a offert soutien, information et entraide aux internautes. Les fumeurs qui souhaitaient recevoir plus de support pouvaient s’abonner aux courriels d’aide « j’écr@se ». Une fois par semaine, ils recevaient ainsi un message d’encouragement qui les incitait à persévérer dans leur démarche.

De retour pour une deuxième année, le « Sevrage show » a permis de suivre, pas à pas, le cheminement de six jeunes qui ont choisi de vivre leur cessation en ligne. L’un d’entre eux, connu sous le nom de Tony, en a étonné plusieurs lors de la cérémonie de clôture. « Si on veut vraiment aider les jeunes à cesser de fumer, on devrait interdire l’usage de la cigarette dans les bars », a-t-il recommandé en s’adressant aux personnes d’influence présentes dans la salle, ce lui a valu une vague d’applaudissements.

Objectif famille sans fumée

Comme nouveauté 2004, l’Objectif famille sans fumée permettait aux maisonnées de déclarer leur lieu de vie sans fumée. En plus de fournir un climat favorable aux fumeurs qui tentent de se libérer du tabac, ce concours a sensibilisé la population aux risques de la fumée secondaire. Tiré au sort parmi les 4 400 ménages inscrits à l‘Objectif famille sans fumée, Ugo Charles de Rouyn-Noranda a reçu un placement à terme de 1 000 $, une gracieuseté des Caisses populaires Desjardins.

Les gagnants

En plus d’améliorer leur qualité de vie et leur santé, les participants, qui ont réussi leur défi, pouvaient empocher de nombreux prix. Le grand gagnant de cette année est Yves Robillard, de Mascouche. Il s’est mérité un voyage d’une valeur de 5 000 $ dans une destination de son choix. Appareils photos numériques, caméscopes et produits de beauté constituaient les autres lots. La liste complète des gagnants est disponible sur le site du Défi.

Remise aux Directions régionales de santé publique ayant enregistré les plus hauts taux de participation, la Coupe des régions a honoré l’Abitibi-Témiscamingue, le Saguenay-Lac-St-Jean ainsi que Québec, qui ont respectivement obtenu les prix or, argent et bronze. Une mention d’honneur a aussi été décernée à la DSP du Nunavik pour ses efforts remarquables. Dans cette région inuite, située au nord du 55e parallèle, entre 70 % et 80 % de la population (10 000 habitants) est fumeuse.

Vu son succès, nul doute que le Défi « J’arrête, j’y gagne! » reviendra pour une 6e édition l’an prochain. Il est probable que la coordonnatrice provinciale de l’événement, Louise Labrie, avec ses collègues, s’affaire déjà à élaborer un concept original autour du chiffre 6, qui a contribué au succès publicitaire des « six semaines du Défi » de cette année.

Josée Hamelin