Nouvelles brèves

Gang allumée

Le Forum annuel de la Gang allumée avait lieu le 31 mai dernier, au Collège de Maisonneuve. Près de 300 jeunes des différentes régions du Québec étaient présents pour l’événement. Alors que dans les couloirs, des kiosques illustraient leurs projets, l’auditorium vibrait au rythme des différentes présentations. Cette année encore, deux présentateurs de Musique Plus se sont joints à la fête en animant le spectacle avec énergie.

Le Conseil québécois sur le tabac et la santé, qui est à l’origine des gangs allumées, a également organisé une conférence de presse à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, qui se tenait le même jour. Agent de recherche à l’Institut de la statistique du Québec, Bertrand Perron a présenté quelques données de l’Enquête québécoise sur le tabagisme chez les élèves du secondaire.

La Coalition déménage

La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, et l’organisme qui la parraine, l’Association pour la santé publique du Québec, ont déménagé, fin juin, dans des locaux plus vastes et mieux adaptés. Elle loge maintenant au 4126, rue Saint-Denis, bureau 200, à Montréal (H2W 2M5), juste en dessous du CQTS. Les numéros de téléphone et de télécopieur demeurent inchangés, soit les (514) 598-5533 et 598-5283. Regroupant plus de 750 organismes qui appuient sa plate-forme de revendications, la Coalition a été lancée en 1996. Elle compte quatre employés, soit le coordonnateur Louis Gauvin, la chargée de projet Flory Doucas, l’adjoint technique Adam Graham et la directrice de campagne à temps partiel Heidi Rathjen.

Annonce Wal-Mart

Les pharmaciens franchisés des 41 magasins Wal-Mart du Québec donnent un bon coup de main à la réduction du tabagisme. En plus d’offrir un programme antitabac à leurs clients, ils ont axé une récente annonce télé sur la fierté d’une nouvelle non-fumeuse, Annie Hervé. Dans ce message de 30 secondes, diffusé en avril et mai sur plusieurs canaux francophones, figurent Mme Hervé, sa fille, et la pharmacienne qui l’a épaulée, Nathalie Prévost (de la succursale de Sainte-Foy).

Produite par l’agence Bleu-Blanc-Rouge, cette annonce ressemble un peu, tant par son ton que par sa diffusion, à la dernière campagne antitabac du gouvernement du Québec, dotée d’un budget d’environ un million $. De son côté, la publicité du Ministère montrait une jeune adolescente soufflant un gâteau de fête en souhaitant que sa tante cesse de fumer. Au Canada, la chaîne Wal-Mart ne vend plus de cigarettes depuis novembre 1994. Elle offre à prix réduit les timbres d’arrêt tabagique de sa marque maison, Equate, qui ressemblent aux produits Habitrol.

Assemblée du CQTS

L’année 2003-2004 en fut une de croissance rapide pour le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS). Son budget a presque doublé, passant de 1,6 million $ en 2002-2003 à 2,9 millions $, a-t-on appris lors de l’assemblée générale du 17 juin. Présidé par le Dr Marcel Boulanger et dirigé avec doigté par Mario Bujold, le CQTS coordonne notamment la ligne J’arrête, la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac et La Gang allumée pour une vie sans fumée. À l’exception du départ de Roland Meunier et de l’arrivée de Michèle Vincent Félix, le conseil d’administration reste le même ; un poste demeure vacant.

Trois nouveaux employés complètent l’équipe du CQTS : Charles Vanasse, adjoint à la direction et coordonnateur de la campagne Méchant cadeau, Linda Couture, chargée de projet pour le Commando oxygène (campagne sur la fumée secondaire) et Mireille O’Brien, agente de liaison pour le programme jeunesse La gang allumée. En 2004, l’organisme a mis à jour son Répertoire québécois des ressources visant la réduction du tabagisme et a rafraîchi son site Web, à quebecsanstabac.ca/cqts. Quant à son site parallèle, consacré à l’arrêt tabagique (www.jarrete.qc.ca), il a gagné deux prix prestigieux (MIMs d’Or et Grand prix Boomerang) pour son graphisme et son interactivité.

Méchant cadeau en rappel

Puisqu’encore trop d’adultes acceptent de fournir du tabac à des jeunes de moins de 18 ans, le Conseil québécois sur le tabac et la santé a décidé de prolonger, pendant tout l’été, la présentation de la pièce de théâtre-réalité Méchant cadeau. L’annonce a été faite, en grande pompe, grâce à la collaboration du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec qui finance le projet.

Le chanteur Luck Mervil agit à titre de porte-parole de la tournée estivale. Il participera à diverses émissions de radio et de télévision afin de sensibiliser la population au fait qu’en procurant des cigarettes à un mineur, on lui fait un cadeau empoisonné.

Écrite par Michel Paré et mise en scène par Jean Antoine Charest, Méchant cadeau a pour but de limiter l’accès des jeunes au tabac, en sensibilisant d’abord les adultes. Les comédiens Myriam Houle et Jean-François Boudreault incarnent tous les personnages de la pièce qui dure environ 30 minutes. Le calendrier des représentations est disponible sur le site Internet du CQTS.

Stratégie 2005-2008

Lors de son assemblée générale, le CQTS a proposé à ses membres l’ébauche d’un plan stratégique pour les années 2005-2008. Parmi les objectifs retenus figurent la cohérence stratégique avec les partenaires de la lutte antitabac, une approche de « dénormalisation » des produits et de l’industrie du tabac et un plus grand activisme (surtout chez les jeunes des gangs allumées). Le plan cible des clientèles à risque, soit les jeunes filles, les femmes enceintes, les 18-25 ans, les milieux défavorisés et les détaillants qui vendent du tabac aux mineurs. L’accent sera mis sur l’évaluation des projets et l’autonomie financière de l’organisme. Enfin, le CQTS entend prendre position contre la décriminalisation du cannabis. La version finale du plan stratégique sera présentée en novembre au conseil d’administration.

Toronto écrase

Les personnes qui se rendront prochainement à Toronto, pour affaires ou par plaisir, auront un avant-goût de ce à quoi pourrait ressembler une interdiction de fumer dans les lieux publics québécois. Suite au renforcement du règlement municipal antitabac, il n’est plus permis de fumer dans les bars et les restaurants de cette ville depuis le 1er juin. Toronto rejoint ainsi plus d’une cinquantaine d’autres municipalités ontariennes ayant déjà adopté des réglementations aussi complètes.

Quinze inspecteurs veillent au respect du nouveau règlement et les personnes qui seront prises à fumer s’exposeront à une amende de 225 $, dans le cas d’une première offense. En cas de récidive, elles pourraient avoir à débourser jusqu’à 5 000 $.

Par ailleurs, tous les Ontariens bénéficieront bientôt d’environnements sans fumée, le gouvernement libéral de Dalton McGuinty s’étant engagé à bannir l’usage du tabac à l’intérieur des lieux publics d’ici 2007.

Massachusetts et Rhode Island sans fumée

Deux autres États de la Nouvelle-Angleterre ont franchi, en juin, la dernière étape menant à l’interdiction totale de fumer dans les bars et les restaurants, ce que les spécialistes américains qualifient de Smokefree Workplace State. Ce sont en effet habituellement les tenanciers de bars qui sont les derniers à devoir se plier aux lois de protection des non-fumeurs.

Le gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney, a entériné une loi qui a banni, dès le 5 juillet, l’usage du tabac dans les quelques endroits publics intérieurs qui n’étaient pas couverts par la centaine de réglementations municipales en vigueur, dont celle de la métropole Boston. Dans le petit État voisin, le Rhode Island, le Sénat a adopté à l’unanimité une interdiction similaire en vigueur à compter de mars 2005. Gordon Fox, parrain du projet de loi, a eu droit à un bouquet de ballons de la part de militants antitabac. « Nous savons depuis des générations que la fumée des autres tue, a-t-il déclaré. Il est clair que le Rhode Island se préoccupe de la santé de ses travailleurs. »

Sept États américains disposent maintenant de lois complètes de protection des non-fumeurs. Les cinq autres sont la Californie, le Delaware, le Maine, le Connecticut et celui de New York.

Nouvelles normes sur l’affichage

Le gouvernement du Québec envisage de modifier les normes d’affichage concernant la vente de tabac aux mineurs. Selon le projet de règlement qu’il a publié dans la Gazette officielle, le 19 mai, seules les affiches gouvernementales, comportant un avis sur les effets nocifs du tabac, seraient permises dans les points de vente. Les pancartes de l’Opération carte d’identité, une campagne financée par l’industrie du tabac, seraient donc reléguées aux oubliettes. Des consultations publiques sur le sujet ont d’ailleurs eu lieu du 19 mai au 3 juillet et le ministère de la Santé a reçu une dizaine d’avis de parties ayant des intérêts dans le dossier.

La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac appuie l’initiative du gouvernement. « Les affiches de l’Opération carte d’identité incitent les détaillants à ne pas vendre de cigarettes aux jeunes seulement « parce que c’est la loi », un message qui sous-entend que fumer est une activité socialement acceptable pour les adultes, ce qui est très séduisant pour les adolescents », indique son coordonnateur, Louis Gauvin.

Cigarettes parfumées

Ne sachant plus que faire pour rendre les cigarettes attrayantes, la multinationale British American Tobacco (compagnie-mère d’Imperial Tobacco Canada) a sollicité les services d’un laboratoire québécois pour tester différentes saveurs sur des rats. Chocolat, cerise, sirop d’érable et de nombreuses autres arômes ont été éprouvés ici, les tests de tabac sur les animaux étant interdits en Grande-Bretagne depuis 1997.

Pendant 90 jours, les rats ont dû respirer de la fumée parfumée avant d’être tués pour subir une autopsie. Ces expérimentations ont suscité la grogne des groupes militant pour les droits des animaux. Quant aux différentes associations antitabac, elles y ont vu une manière d’encourager les jeunes à fumer.

Une représentante de British American Tobacco a confié au journal The Gazette que les essais avaient pour but d’examiner les risques des additifs ajoutés au tabac sur la santé. En tout, plus de 400 substances ont été étudiées.

Licensed to Kill se moque d’Altria

L’an dernier, le groupe de sensibilisation populaire américain Essential Action a mis sur pied une fausse compagnie de cigarettes, légalement incorporée dans l’État de Virginie. Son mandat : dire la vérité sur l’industrie du tabac.

Ce qui différencie Licensed to Kill des autres fabricants, c’est l’honnêteté de ses politiques… « Nous ne ferons pas taire les scientifiques qui prouveront que la cigarette cause le cancer, nous l’admettons ouvertement et nous nous en moquons. Pour être rentables, nos campagnes de marketing seront dirigées vers les jeunes afin de remplacer nos consommateurs décédés. Si les États-Unis deviennent un marché trop restreint, nous tenterons une expansion agressive dans les pays pauvres », peut-on lire sur son site Internet situé au www.licensedtokill.biz.

Fin avril, une de ses représentantes s’est rendu à la réunion annuelle des actionnaires d’Altria (anciennement Phillip Morris), le leader mondial du tabac. « Notre compagnie souhaite développer de nouveaux marchés et nous cherchons quelqu’un qui a de l’expérience afin d’organiser un massacre mondial […] accepteriez-vous de devenir notre dirigeant? », a-t-elle demandé à Louis Camilleri, président et directeur général d’Altria. Ce à quoi ce dernier a répondu : « Vous étiez ici l’an dernier et vous m’avez demandé la même chose. Vos commentaires sont de mauvais goût. »