Nouvelles brèves

Une Canadienne à la tête d’INWAT

La chercheuse Lorraine Greaves a été élue présidente d’INWAT (International Network of Women Against Tobacco), le réseau international des femmes contre le tabac. Celui-ci regroupe plus de 1 600 spécialistes désireuses d’améliorer la santé et le statut des femmes, en s’opposant à l’utilisation volontaire et involontaire du tabac. L’organisme publie le magazine The Net deux fois par année.

Directrice du Centre d’excellence pour la santé des femmes de sa province (www.bccewh.bc.ca), Mme Greaves est aussi sociologue et professeure à la Faculté de médecine de l’Université de Colombie-Britannique. Son expertise regroupe les enjeux relatifs aux différences entre les sexes, à la santé des femmes et à la gestion des services de santé, notamment en ce qui concerne l’analyse et la cueillette des données de recherches épidémiologiques. Lorraine Greaves, une des membres fondatrices d’INWAT, y contribue activement depuis sa création en 1990. Elle a même complété plusieurs mandats à titre de vice-présidente.

Le plus récent rapport de recherche d’INWAT, Pour tourner la page : Les femmes, le tabac et l’avenir, est disponible en français via le www.inwat.org. Grâce à la contribution d’une vingtaine d’expertes de partout au monde, l’étude dresse un portrait du tabagisme féminin et propose des solutions pour le combattre.

Tabac et crises cardiaques

Il n’y a pas que la cigarette qui augmente les risques de subir une crise cardiaque. Selon une étude publiée en août dans la revue médicale britannique The Lancet, la consommation de tabac par voie orale ou par le biais de cigares, de bidis, de pipes à l’eau (narguilés) hausserait également les probabilités d’être victime d’un infarctus du myocarde. Ainsi, l’usage de tous les types de tabac devrait être découragé.

Dirigée par les professeurs canadiens Salim Yusuf et Koon Teo, de l’Université McMaster en Ontario, l’étude Tobacco use and risk of myocardial infarction in 52 countries in the INTERHEART : a case-control study a suivi plus de 27 000 patients provenant d’une cinquantaine de pays.

Elle révèle notamment que les personnes qui fument plus de 10 cigarettes par jour triplent leurs chances de subir un infarctus du myocarde par rapport aux non-fumeurs. Celles qui n’en consomment que huit doublent leurs chances, tout comme les gens qui chiquent du tabac. Fait intéressant, ces probabilités ne sont pas irréversibles pour les fumeurs légers (moins de 10 cigarettes par jour). De trois à cinq ans après avoir délaissé le tabac, ils ramèneront leurs risques au même niveau qu’un non-fumeur.

Fin septembre, Tabac ADL a lancé une nouvelle marque de cigarettes, les Azur, dont le biofiltre réduirait le potentiel cancérigène de la fumée inhalée. Dévoilé en grande pompe au Centre des sciences de Montréal et fruit d’un million de dollars en recherches, son procédé de filtration tirerait profit de la « capacité des végétaux à capter et à transformer les polluants ».

Tabac ADL, fondé en 1993 par les frères Alain, Donald et Luc Paul, est devenu le 4e fabricant de cigarettes au pays grâce à ses marques bon marché Supreme, Bailey’s et Maximum, derrière les trois compagnies contrôlées par des multinationales. Le manufacturier montagnais, situé à Pointe-Bleue au Lac-Saint-Jean, emploie 250 personnes et recueille toutes les taxes requises sur le tabac, assure son président, Alain Paul. Ce dernier dirige aussi Les Technologies Biofiltre, dont les inventions pourraient servir dans d’autres secteurs, tels l’automobile ou l’aéronautique.

Les cigarettes Azur sont en vente dans les succursales Couche-Tard au prix élevé des marques premium (environ 9,50 $ par paquet). Malgré la présence de quelques journalistes au lancement, les médias n’ont presque pas parlé du biofiltre, lequel n’aurait aucun impact sur la fumée secondaire ou sur les risques cardiovasculaires. Professeur en pharmacie à l’Université Laval et spécialiste de la composition des cigarettes, André Castonguay trouve aberrant que l’on puisse mettre sur le marché un produit avec si peu d’évaluation toxicologique.

Retour du Défi

La 8e édition du populaire Défi « J’arrête, j’y gagne! » aura lieu de janvier à avril 2007, a confirmé Philippe Jacques, agent de projets au groupe Acti-menu. Le concours d’arrêt tabagique réitère sa formule gagnante : les fumeurs écrasent leur dernière cigarette et s’inscrivent au Défi entre le 1er janvier et le 28 février; ils doivent ensuite s’abstenir du tabac au moins durant les six semaines allant du 1er mars au 11 avril; finalement, des prix d’une valeur de 30 000 $ sont Tirés au sort parmi ceux qui tiennent leur engagement.

Les organisateurs ont prévu deux nouveautés. Les fumeurs pourront aussi s’inscrire en duo en s’épaulant mutuellement, au lieu d’avoir recours à un parrain non-fumeur. Aussi, le volet Famille sans fumée deviendra un programme permanent, sans égard à l’échéancier du Défi; les Québécois sont donc invités à proclamer leur domicile sans fumée en tout temps, à l’aide d’un certificat offert au www.defitabac.ca. En sept ans, 220 000 personnes ont tenté de vaincre leur dépendance dans le cadre de cette initiative, cela sans compter celles influencées par la publicité et le mouvement social qui l’accompagnent.

La Semaine québécoise pour un avenir sans tabac 2007 se tiendra, du 21 au 27 janvier, sous le thème MERCI de faire un monde sans fumée! Elle a pour objectif de favoriser le non-usage du tabac chez les adolescents de 12 à 17 ans. Coordonnateur de cette campagne financée par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) désire rejoindre les adultes afin qu’ils influencent positivement les jeunes.

Pour une 5e année consécutive, le CQTS et sa firme publicitaire, Pub Point Com, obtiendront l’appui des grands réseaux de télévision, qui proposeront à leurs vedettes de livrer des témoignages sur le tabagisme. Cette promotion d’envergure atteint plus de 80 % des Québécois, selon le sondage mené après chaque édition. La Semaine impliquera aussi de nombreux partenaires nationaux, régionaux et locaux. On peut se renseigner au www.cqts.qc.ca/sqast.

La prochaine Conférence nationale sur le tabagisme ou la santé se déroulera, pour la première fois de son histoire, ailleurs qu’à Ottawa. C’est la ville d’Edmonton, en Alberta, qui accueillera la 5e édition de ce rassemblement pancanadien, du 1er au 3 octobre 2007. Bien qu’il soit encore trop tôt pour s’inscrire ou pour soumettre une présentation, le site Internet de la Conférence offre déjà la possibilité de réserver une chambre à taux préférentiel, dans l’un des trois hôtels situés à proximité du Centre des congrès Shaw. En juin 2005, la dernière édition, qui avait pour thème Tenir la distance, a attiré plus de 700 participants.