Nouvelles brèves

Domicile sans fumée

Dans le cadre d’une nouvelle campagne antitabac, Santé Canada incite les parents à déclarer leur domicile et leur voiture sans fumée. Cette initiative, qui vise à réduire l’exposition des enfants à la fumée secondaire, fait suite à une recherche dévoilant que près de 50 % des parents fumeurs continuent de fumer à la maison et dans leur automobile.

« De nombreux parents ne sont pas suffisamment renseignés sur la façon de protéger leurs enfants contre la fumée secondaire à l’intérieur, a déclaré le ministre fédéral de la Santé, Ujjal Dosanjh. La seule façon d’y parvenir, c’est d’éliminer complètement la source. Faites de votre maison un environnement sans fumée, ne laissez pas vos enfants être une cible. »

Les enfants fréquemment exposés à la fumée secondaire courent 50 % plus de risques de souffrir de problèmes respiratoires comme l’asthme et d’avoir des dommages aux poumons. En 2001, plus de 800 000 jeunes canadiens de moins de douze ans vivaient dans un environnement fumeur.

La campagne comprend des publicités télévisées et un carnet d’informations sur les mesures à prendre pour faire de son domicile et de sa voiture des endroits sans fumée.

L’Ordre des dentistes du Québec (ODQ) a pratiquement dédié à la lutte contre le tabagisme ses deux dernières campagnes annuelles du mois de la santé buccodentaire. En 2004, le groupement de 4 100 dentistes sensibilisait la population au cancer de la bouche, causé principalement par le tabac. Cette année, la campagne d’avril soutenait entièrement la cause antitabac, avec son thème Éteindre vous allume!

En plus des 12 000 affiches et 355 000 dépliants destinés à la population, surtout par l’intermédiaire des cabinets, chaque dentiste a reçu un cahier de 32 pages intitulé Intervenir auprès des patients fumeurs. « Des interventions de trois à dix minutes auprès des patients fumeurs peuvent suffire à aider ces personnes à cesser définitivement de fumer, signale le président de l’ODQ, Robert Salois, dans sa présentation du cahier. En tant qu’experts préoccupés par la qualité des soins buccodentaires, les membres de l’équipe dentaire ont le devoir et l’obligation de s’associer à la lutte antitabac. Je suis confiant qu’ils relèveront ce défi avec brio. »

Un des finalistes de Star Académie 2004, le jeune dentiste Jason Battah, a parcouru plusieurs régions du Québec à titre de porte-parole de la campagne de l’ODQ. « Il ne faut pas se le cacher, nous accordons beaucoup d’importance à l’esthétique. Les sourires éclatants sont à la mode, remarque le Dr Battah. Le tabac annule pourtant tous les efforts que vous faites pour avoir une belle dentition. Les fumeurs peuvent difficilement éviter les dents jaunes, les taches sur les dents et les gencives, de même que l’accumulation de tartre et de plaque. »

Conférence francophone

C’est le 18 juin que prendra fin le tarif d’inscription hâtive à la 2e Conférence internationale francophone sur le contrôle du tabac, présentée à Paris du 18 au 21 septembre 2005. Les frais passeront alors de 410 à 490 euros, soit de 650 à 780 $ CAN environ, incluant les réceptions d’ouverture et de clôture, les repas du midi et tous les documents inhérents.

Président de la première conférence du genre, tenue à Montréal en septembre 2002, Louis Gauvin est ravis que la vingtaine de propositions de présentation québécoises aient toutes été acceptées. Le militantisme québécois se distingue par la variété de ses actions, ce qui a plu au comité scientifique de l’événement. Parmi les quelque 200 inscrits à date, près de 25 % proviennent d’ailleurs du Québec.

Spectacle In Vivo

Plus de 1 000 jeunes du primaire ont participé à la journée-spectacle In Vivo qui s’est tenue à Québec le 22 février.

Conçu pour démontrer les dangers reliés à l’usage du tabac sous un angle différent, le Spectacle In Vivo roule sa bosse depuis maintenant 6 ans. En partie financé par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, ce projet est un amalgame de théâtre humoristique, de musique et de projections vidéos. Il offre une incursion, d’une cinquantaine de minutes, au coeur du poumon d’une fumeuse, lequel est assailli par une tumeur cancéreuse. Dans cet univers particulier, deux cellules se questionnent sur l’impact de la cigarette sur l’harmonie cellulaire.

En plus d’assister au spectacle, les élèves ont pu signer une pétition pour manifester leur appui au renforcement de la Loi sur le tabac. Celle-ci revendiquait entre autres des cours d’école sans fumée.

L’Association régionale du sport étudiant de Québec et Chaudière-Appalaches (ARSEQCA), qui coordonnait l’événement, a également présenté « Bloby », son nouveau personnage cosmique qui fera bientôt la promotion des espaces sans fumée.

La feuille de tabac

Lancée par la Commission de la Santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador, La feuille de tabac, loin d’être une feuille de chou, servira à combattre le tabagisme dans les communautés autochtones du Québec.

Disponible en anglais et en français, cette revue a été réalisée grâce au soutien de Santé Canada. Même si elle regroupe plusieurs faits percutants, les informations y sont présentées d’une façon amicale et sont entrecoupées de nombreuses illustrations.

On y apprend d’ailleurs la différence entre les plants de tabac sacrés et ceux qui servent à fabriquer les cigarettes manufacturées. Ce n’est donc pas l’usage du tabac traditionnel qui est remis en question, mais plutôt celui des cigarettes.

Dans ces communautés où plus de la moitié des jeunes fument, les programmes provinciaux et fédéraux ne sont pas toujours efficaces. « Il est donc important de développer des outils qui s’adressent directement aux gens et aux intervenants des Premières Nations », indique Isabelle Verret, auteure du document et coordonnatrice technique de la stratégie de lutte au tabagisme à la Commission.

Bingo! C’est sans fumée

La petite communauté autochtone de Listuguj – dans le sud de la péninsule gaspésienne – possède une salle de bingo sans fumée depuis plus d’un an! Si cette mesure est maintenant bien respectée, il a fallu quelques années à Rosemarie Metallic, la coordonnatrice de la lutte contre le tabagisme de l’endroit, pour l’implanter.

Sur les quelque 3 000 habitants de la localité, environ 10 % jouent au bingo sur une base régulière. « Je savais qu’il y avait de bonnes chances que la province devienne sans fumée, raconte Mme Metallic, et nous avions reçu plusieurs plaintes de personnes qui trouvaient que le bingo était trop enfumé, alors nous avons agi. »

À la suite d’un sondage réalisé auprès de 200 joueurs, 70 % se sont prononcés en faveur d’une interdiction de fumer. « Il faut dire que la fumée y était tellement dense qu’elle voyageait jusque dans la section non-fumeuse, ajoute l’intervenante. Même si les fumeurs ont eu besoin d’un peu de temps pour s’ajuster, ils ont maintenant pris l’habitude de sortir à l’extérieur pour fumer. »

Crise du cancer

Le cancer est devenu la première cause de mortalité au Québec, devançant maintenant les maladies cardio-vasculaires, a révélé la Société canadienne du cancer (SCC), le 12 avril, lors du dévoilement de son cahier annuel de statistiques sur la prévalence et la mortalité. « Le Canada se dirige vers une crise du cancer… au Québec c’est déjà la réalité! », titre même le communiqué émis par sa division québécoise.

De 2000 à 2004, la population canadienne a connu une croissance annuelle d’environ 1 %, alors que le nombre de nouveaux cas a augmenté d’environ 2 % par année. « Le cancer exerce depuis des années de fortes pression sur notre système de santé et la situation sera loin de s’améliorer avec le vieillissement des baby-boomers », s’est inquiété le radio-oncologue Marc David, lors d’un point de presse tenu à Montréal. La Société presse le gouvernement de prioriser la lutte contre cette maladie, notamment par l’instauration d’une agence spécialisée, comme cela se fait dans la plupart des autres provinces.

Le cancer du poumon, causé essentiellement par l’usage du tabac, est toujours la principale cause de décès par cancer, emportant quelque 8 300 femmes et 10 700 hommes au Canada, dont 2 400 et 3500 au Québec. De meilleures habitudes de vie pourraient éviter environ la moitié des cas de cancer, a signalé la nouvelle présidente de la division québécoise de la SCC, Louise Labrie. Ne pas fumer, limiter sa consommation d’alcool, bien s’alimenter (fruits et légumes), faire de l’activité physique et se protéger du soleil sont les principales mesures de prévention.

L’Italie et Cuba écrasent

Depuis le début de l’année, Cubains et Italiens ont appris à faire la fiesta et la dolce vita sans cigare ni cigarette. En Italie, la nouvelle interdiction de fumer dans les lieux publics est entrée en vigueur le 10 janvier. Elle touche plus de 200 000 bars et restaurants. Les propriétaires d’établissements, qui ont eu un an pour s’y préparer, pouvaient aménager des fumoirs munis d’un système de ventilation indépendant. Toutefois, selon la Télévision Suisse Romande, à peine 5 % d’entre eux ont privilégié cette voie.

Du côté de Cuba, les lieux publics fermés, hôpitaux et écoles interdisent l’usage du tabac depuis le 6 février. De plus, la vente de tabac est maintenant interdite aux jeunes de moins de 16 ans ainsi qu’aux abords des écoles.

Loi faible en Alberta

La Loi sur les endroits sans fumée de l’Alberta aura possiblement moins d’impact qu’elle devait en avoir à l’origine. Ce projet de loi privé, introduit à l’Assemblée par le député conservateur Dave Rodney, devait initialement interdire l’usage du tabac dans l’ensemble des lieux publics de la province.

Or, il a été amputé par de nombreux amendements, si bien que la future législation pourrait être appliquée selon le bon vouloir des propriétaires d’établissements. En choisissant d’interdire les mineurs, ces derniers s’assureraient que leurs établissements demeurent enfumés.

Les municipalités devraient pouvoir préserver leur droit d’adopter des règlements plus sévères que la loi provinciale. La ville d’Edmonton bannira la cigarette de ses endroits publics dès la fin juin.

Colombie-Britannique

Les 8 et 9 juin prochain, la Cour suprême du Canada se penchera sur la validité de la Loi sur le recouvrement du coût des soins de santé de la Colombie-Britannique.

En mai 2004, la Cour d’appel de la province avait jugée opérante cette législation qui – un peu à l’exemple du Master Settlement Agreement américain – vise à faire payer aux cigarettiers les frais médicaux nécessaires pour soigner les personnes que le tabac a rendu malades. Mécontents de cette décision, les fabricants de cigarettes on décidé d’en appeler devant le plus haut tribunal du pays.

Désintox

Le réseau TVA diffuse, depuis le 5 mai (les jeudis à 21h), une émission de télé-réalité mettant en vedette des fumeurs qui désirent se libérer de leur dépendance à la nicotine. Désintox est en fait une traduction française de l’émission américaine, présentée sur Pax TV, Cold Turkey (dinde froide, une expression anglaise qui veut dire arrêter de fumer sans aucune aide).

Au terme des 10 épisodes d’une heure, les téléspectateurs auront pu suivre le parcours d’une dizaine de candidats qui ont accepté de vivre leur désintoxication, publiquement, en étant enfermés dans un manoir pendant trois semaines.

Les participants feront la rencontre de gens dont la vie a été bouleversée par l’usage du tabac. Encouragés à opter pour des modes de vie plus sains, ils devront choisir entre la cigarette ou des prix totalisant 250 000 $ US.

Journée mondiale

C’est le 31 mai qu’aura lieu la Journée mondiale sans tabac 2005 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ayant pour thème Les professionnels de la santé et la lutte antitabac, la Journée mettra l’accent sur le rôle décisif joué par ces experts. En contact direct avec de nombreux fumeurs, les professionnels de la santé peuvent les inciter à modifier leur comportement, tout en les informant des conséquences du tabagisme.

Les personnes qui souhaitent organiser des activités pour souligner cette journée peuvent télécharger les affiches ou les brochures de l’événement via le site Internet de l’OMS. Il est également possible de remplir un formulaire en ligne afin de recevoir le matériel officiel par la poste.

Hausses de taxes

Dans son dernier budget, le gouvernement terre-neuvien a annoncé une légère hausse des taxes sur le tabac. Depuis le 22 mars, les fumeurs paient 2 $ de plus par cartouche. C’est dans cette province maritime que les taxes sur le tabac sont les plus élevées au pays. Elles atteignent 42 $ par 200 cigarettes.

Mi-janvier, l’Ontario a elle aussi contribué à la majoration du prix des cigarettes. Ses taxes sont montées à 23,45 $, réduisant ainsi le retard qu’elle accuse sur le reste du Canada. Toujours bon dernier, le Québec n’a pas augmenté ses taxes depuis décembre 2003. La dernière augmentation fédérale, elle, remonte à juin 2002.

Stupid.ca

À l’instar de monchoix.ca – financé par les cigarettiers canadiens – le gouvernement de l’Ontario, qui se prépare à adopter une nouvelle loi pour protéger ses habitants de la fumée secondaire, a lancé stupid.ca. Que ce soit avec ses publicités télévisuelles audacieuses ou via son site Internet interactif, cette nouvelle campagne antitabac ne se gêne pas pour dénormaliser l’usage du tabac.

Jugées scandaleuses par certains, et brillantes par d’autres, ces annonces unilingues anglaises, destinées aux jeunes de 12 à 15 ans, ne laissent personne indifférent. « Vous pensez que c’est stupide de se promener ainsi pendant la saison de la chasse, y présume un garçon habillé de vêtements de camouflage qui porte des bois de cerf sur la tête. Les accidents de chasse tuent deux personnes par année en Ontario. L’usage du tabac lui, en tue 16 000. Donc, qu’est-ce qui est le plus stupide? »