Nouvelles brèves

Répertoire des ressources

Le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) vient de rééditer son Répertoire québécois des ressources favorisant la réduction du tabagisme. Actualisé et encore plus complet, ce guide trace un excellent portrait des différentes ressources disponibles dans chaque région du Québec. Pas moins de 450 inscriptions sont classifiées dans les 350 pages de ce volume facile à feuilleter. Il présente, notamment, des renseignements sur les programmes d’abandon du tabagisme, leurs coûts et les coordonnés des organismes qui en sont responsables. Le guide signale aussi des documents et articles promotionnels utilisés pour sensibiliser le grand public.

La version 2004 est disponible en anglais et en français. De plus, à compter de février, il sera possible de la consulter gratuitement, en ligne, sur le site du CQTS. Le répertoire se vend 50 $, incluant les frais de livraison. On peut l’acheter du Conseil au (514) 948-5317, ou par courriel au cqts@cqts.qc.ca.

Nouveau code : 0 – 5 – 30

Dans le cadre du Programme intégré de prévention des maladies chroniques de 2002-2012 de l’Institut national de santé publique, la Direction de la santé publique de Québec a mis en oeuvre un nouveau projet d’intervention intégré, baptisé 0 – 5 – 30. Cette combinaison de trois chiffres désigne un mode de vie idéal que devraient adopter les gens : s’abstenir de fumer (0 tabagisme), manger sainement (5 fruits et légumes par jour) et faire de l’exercice (30 minutes par jour). Ce projet pilote s’adresse à la population adulte, notamment parmi le personnel des écoles et des cabinets de médecins.

Massachusetts sans fumée

Après la Californie, le Delaware, New York, le Connecticut et le Maine, c’est au tour du Massachusetts de devenir sans fumée. Les sénateurs de cet État ont voté à 29 contre 10 en faveur d’une réglementation interdisant l’usage du tabac dans les milieux de travail, incluant les bars et les restaurants. La Chambre des représentants s’est, pour sa part, prononcée à 125 contre 10 en faveur d’une telle loi.

Seul un veto du gouverneur, Mitt Romney, aurait pu bloquer le projet mais ce dernier a déjà annoncé qu’il signerait. « Les citoyens ont le droit de respirer de l’air pur exempt de fumée secondaire », a-t-il souligné. Sixième État américain à bannir la fumée de tabac de l’intérieur de ses lieux publics, le Massachusetts devrait appliquer sa future réglementation dès mai 2004.

Rire jaune dans Safarir

La saga du Grand Prix du Canada ayant fait couler beaucoup d’encre cet été, le magazine humoristique Safarir a décidé de consacrer la page couverture de son numéro de novembre au tabac. Accompagnée de fausses dents de fumeur en plastique, la revue parodiait un paquet de cigarettes de marque Export‘A’ ainsi que l’avertissement de santé représentant les affections buccales causées par le tabagisme. « Sortez-les, vos dents pourries qui puent le vieux botche! On l’sait que la cigarette donne le cancer des poumons et rend les doigts jaunes, que la fumée secondaire est nocive et blablabla…, disait effrontément la mise en garde. Montrez à Bernie Ecclestone et à ses amis des compagnies de tabac que vous fumez votre paquet quotidien. Aidez le Grand Prix! Arborez fièrement vos dents de fumeur fini. »

Semaine sans tabac

Le Conseil québécois sur le tabac et la santé a encore réussi à impliquer les grands réseaux de télévision dans la promotion de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac. Comme l’an dernier, des artisans de la plupart des réseaux, principalement des comédiens et des présentateurs connus du public, exposeront, dans des capsules télé de 30 secondes, leur satisfaction d’être libérés de la cigarette. Certains s’engageront à écraser durant cette semaine de sensibilisation qui se tient du 18 au 24 janvier. En janvier 2003, une cinquantaine de capsules télés furent largement diffusées, faisant de la Semaine un succès extraordinaire.

Ayant pour slogan « J’arrête pour moi et j’en suis fier », la campagne 2004 garde la cessation comme thème, pour une sixième année consécutive. Elle s’inscrit dans les efforts du ministère québécois de la santé, son bailleur de fonds, pour promouvoir la ligne J’arrête, au 1 888 853-6666, le site Web, et les Centres d’abandon du tabagisme.

Guide des thérapies

En novembre dernier, la division Santé grand public de la compagnie pharmaceutique Pfizer, a publié un guide sur les thérapies de remplacement de la nicotine (TRN) à l’intention des journalistes. En plus de tracer un portrait de l’environnement tabagique canadien, ce document d’une trentaine de pages expose bon nombre de produits pour cesser de fumer. Bien qu’il ne présente évidemment que les produits manufacturés pour Pfizer, l’ouvrage explique le principe de fonctionnement des TRN, en plus de décrire les effets psychologiques et physiologiques de la nicotine. Rempli d’informations utiles, sa seule déficience est de ne pas être accessible aux intervenants de la lutte contre le tabagisme.

Des fumoirs ventilés

Alors qu’ils pouvaient jusqu’ici utiliser des pièces non-ventilées comme fumoirs, les lieux de travail du Québec comptant moins de 50 employés devaient, au 17 décembre 2003, respecter les mêmes normes que les grands employeurs. Tous les fumoirs doivent donc désormais être munis d’un système de ventilation adéquat et indépendant, assurant une pression d’air négative à l’intérieur ainsi que l’évacuation de la fumée à l’extérieur du bâtiment. Comme c’est le cas depuis 1999, il est défendu d’utiliser un fumoir à d’autres fins que celle d’y fumer. Au Service de lutte contre le tabagisme, aucune mesure particulière n’a été prise pour rappeler ce renforcement à la loi. En cas d’infraction, on peut formuler une plainte au 1 877 416-8222.

La dépendance au tabac

Publié en Suisse par les Éditions Médecine et Hygiène, le livre La dépendance au tabac (J’ai envie de comprendre…) est très intéressant à lire. Incluant des témoignages de fumeurs, des tableaux et des encadrés instructifs, c’est une véritable mine d’informations que nous présente l’auteure Suzy Soumaille, elle-même journaliste médicale, et son conseiller scientifique Jean-François Etter. Dans un langage accessible au grand public, le volume explique comment se libérer de la cigarette. Les méfaits du tabac sur la santé sont aussi exposés, de même que les thérapies de remplacement de la nicotine. L’ouvrage de 150 pages est distribué par Diffusion et promotion du livre universitaire (DPLU), que l’on peut joindre au 1 888 299-3940. Au Québec, il coûte 36,95 $.

Prisons sans fumée

Le 5 novembre, la fumée a été bannie de toutes les prisons provinciales du Manitoba. Cette interdiction de fumer derrière les barreaux touche autant les détenus et leurs visiteurs, que les employés. Très rigoureuse, cette abolition de la fumée ne s’applique pas seulement aux cellules et aux salles communes mais aussi à l’ensemble du terrain des prisons, incluant l’extérieur. Seuls les maîtres spirituels amérindiens préservent leur droit de faire brûler du tabac lors de cérémonies religieuses.

En Ontario où des restrictions similaires sont en vigueur dans les établissements à sécurité minimale, un homme, William Wilson, condamné à un an de prison pour avoir commis des vols, a demandé de recevoir une sentence deux fois plus longue afin de pouvoir fumer dans une prison fédérale. Bon prince, le juge lui a accordé la peine réclamée, révèle la Presse Canadienne.

Tobacco Control Policy

Tobacco Control Policy : Strategies, Successes and Setback relate l’histoire de six pays – le Brésil, le Bangladesh, le Canada, la Pologne, l’Afrique du Sud et la Thaïlande – qui ont adopté des politiques de réduction du tabagisme. En postface, l’ancienne directrice-générale de l’Organisation mondiale de la santé, Gro Harlem Brundtland, indique que ce livre est « inspirant à lire pour les gens qui élaborent actuellement des lois visant à réduire le tabagisme dans leur pays en prévision de la Convention-cadre ».

Décrivant aussi bien les stratégies utilisées pour contrer l’utilisation du tabac que les réussites et reculs de la lutte antitabac, ce volume de 208 pages a été coédité par la Banque Mondiale et par Recherche pour la lutte mondiale contre le tabac. Il a été rédigé sous la direction de Joy de Beyer et Linda Waverly Brigden. On peut le commander en lançant une recherche par titre au http://publications.worldbank.org.

Cannabis Québec

Alors que le tabagisme est en diminution constante au Québec, le cannabis, lui, se fume malheureusement de plus en plus. Pourtant, « la fumée de cannabis est au moins aussi nocive que celle du tabac et elle renferme des composés chimiques similaires », explique le Dr André Gervais, médecin-conseil à la Direction de la santé publique de Montréal.

Bien qu’il soit illégal de posséder ou consommer cette drogue à des fins autres que médicales (requérant une prescription), Info-tabac a récemment fait la découverte d’un insolite magazine qui en fait ouvertement la promotion.

Publiée depuis un an, la revue Cannabis Québec prétend ne pas vouloir encourager la consommation de drogues, même si elle décrit, entre autres, comment cultiver du cannabis. Tout en couleurs, elle compte une centaine de pages et la majorité de ses annonceurs vendent (sans restrictions) des accessoires utilisés par les fumeurs de « pot ». D’ailleurs, le directeur de la publication, Alain Berthiaume, est actuellement incarcéré pour trafic de stupéfiants.

Défi « J’arrête, j’y gagne! »

Lors d’une conférence de presse intime, tenue le 18 décembre au bureau montréalais de la Société canadienne du cancer, les organisateurs du Défi « J’arrête, j’y gagne! » ont dit vouloir enregistrer une 150 000e participation en cinq ans. Pour ce faire, il faudrait que 30 000 fumeurs s’inscrivent au 5e Défi, entre le 1er janvier et le 29 février 2004. Les adhérents s’engagent, à l’aide d’un parrain, à ne pas fumer pendant les six semaines qui vont du 1er mars au 17 avril.

Parmi les participants de 2002, 69 % avaient réussi leur défi, 37 % étaient restés non-fumeurs après six mois, et un solide 29 % l’étaient toujours après un an. Il s’agit d’un des meilleurs taux de succès au monde, non seulement pour un concours d’arrêt tabagique, mais aussi pour toute méthode de cessation bien évaluée. On se renseigne au www.defitabac.qc.ca., site qui a reçu plus de 275 000 visites en 2003.

Cette année, un volet novateur, Objectif Famille, incite toutes les familles québécoises à déclarer leur milieu de vie sans fumée, au moins durant les six semaines réglementaires.

M. Plante récidive

Secrétaire-général d’une certaine « Association pour le respect des droits des fumeurs », Joseph-Émile Plante refait surface. Après trois années d’inactivité, son association a émis un communiqué, le 19 novembre, pour dénoncer les marques économiques des trois grands fabricants. Plutôt que de se plaindre des hausses de prix répétées et injustifiées des multinationales au Canada, s’appliquant à presque toutes leurs marques, M. Plante s’inquiète tout à coup de l’impact chez les jeunes des très rares marques économiques des trois grands.

Dans une lettre à l’ex ministre de la Santé, Anne McLellan, l’association demande au gouvernement fédéral de faire enquête sur la baisse du prix des cigarettes Peter Jackson et Number 7. Étrange monsieur Plante…

Suède et Bhoutan sans fumée

Le ministre de la Santé de Suède, Morgan Johansson, a annoncé en décembre que son pays imposera une interdiction de fumer dans les bars et les restaurants à compter de juillet 2005. La Suède devient ainsi le cinquième pays à mettre de l’avant une telle mesure, après la Nouvelle-Zélande, la Norvège, l’Irlande et le Bhoutan.

Royaume himalayen de 900 000 habitants, le Bhoutan envisage pour sa part l’interdiction totale du tabac. « Padmasambhava, le grand saint qui nous a apporté le bouddhisme, a dit que fumer était mauvais et qu’aucun disciple de Bouddha ne devait le faire », a rappelé à InfoSud-IPS son ministre de la Santé, Sangay Thinley.

Ses deux imposants voisins, la Chine et l’Inde, avec leurs deux milliards d’habitants, entendent faire des pas de géants vers un monde sans tabac. Leurs dirigeants viennent de déclarer qu’ils allaient ratifier la Convention-cadre pour la lutte antitabac.