Nouvelles brèves

Victoria imite Québec

Depuis le 30 septembre, à l’instar du Québec, où une politique similaire s’applique depuis 2000, le gouvernement de la Colombie-Britannique paie pour la nicotine médicinale prescrite à un fumeur en processus de désaccoutumance, de même que pour les médicaments d’ordonnance Zyban et Champix.

Québec n’imite pas Edmonton

À la demande du gouvernement de l’Alberta, la fiducie qui gère les placements des futurs retraités de la fonction publique provinciale dans cette province s’est départie en octobre de ses actions de compagnies de tabac.  Dans le contexte où l’État albertain poursuit ces mêmes compagnies et cherche à réduire le tabagisme, cette orientation a paru logique. Au journaliste André Noël de La Presse, qui voulait savoir si la Caisse de dépôt et de placement du Québec allait poser le même geste, une porte-parole a répondu que la Caisse n’a pas l’intention, pour l’instant, de vendre ses actions de compagnies de tabac. Depuis 2008, une directive d’application de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, convention endossée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 2004, précise que « les institutions gouvernementales et leurs organes ne devraient pas avoir d’intérêt financier dans l’industrie du tabac ».

Rappel : Ottawa et Singapour

Si vous comprenez bien l’anglais et désirez parfaire vos connaissances sur le tabagisme, les deux conférences suivantes pourraient vous intéresser. À Ottawa, les 3 et 4 février, se tient la Conférence Approches cliniques : nouvelles tendances en matière d’abandon du tabac, qui réunira plus de 200 spécialistes de l’arrêt tabagique. À Singapour, presque à l’autre bout du monde, du 20 au 24 mars, environ 2000 intervenants en contrôle du tabac se donneront rendez-vous pour la 15th World Conference on Tobacco or Health.

Semaine québécoise

La Semaine québécoise pour un avenir sans tabac (SQAST) est de retour du 15 au 21 janvier. La porte-parole de la SQAST, la comédienne Mireille Deyglun, et le Conseil québécois sur le tabac et la santé souhaitent mettre en lumière l’ampleur du problème du tabagisme et de ses dégâts dans la société québécoise. En parallèle de la campagne à la télévision, des affiches et des dépliants, dont la distribution dans tout le Québec a commencé en décembre, rappellent qu’« 1 FUMEUR SUR 2 MEURT DE SA CONSOMMATION DE TABAC », en même temps que le soutien de la ligne téléphonique 1 866 jarrête (527-7383).

Mises en garde en suspens aux É.-U.

Aux États-Unis, les neuf mises en garde sanitaires illustrées que la Food and Drug Administration (FDA) voulait faire apposer, à partir de septembre 2012, sur l’emballage des produits du tabac, risquent de se faire attendre. Le 7 novembre, un tribunal a suspendu par injonction l’application du règlement de la FDA jusqu’à un jugement à venir par d’autres tribunaux sur sa constitutionnalité, que l’industrie conteste au nom de sa liberté d’expression commerciale. Le Procureur général des États-Unis a fait appel de l’injonction le 28 novembre.

« Essaie le SMAT! »

Fin décembre, la division québécoise de la Société canadienne du cancer a lancé un projet de soutien à l’arrêt tabagique au moyen de messages textes pour les téléphones portables. La campagne via le site désigné www.smat.ca vise notamment les jeunes hommes fumeurs, avec son slogan provocateur « Essaie le SMAT! » Ceux et celles qui essaieront d’écraser à l’aide du Service de Messagerie textes pour Arrêter le Tabac (SMAT) auront droit à de bons conseils dans un environnement technologique familier.

É.-U. : moins de tabac dans les films

Aux États-Unis, parmi les films qui n’étaient pas réservés aux adultes et qui ont fait le plus de recettes en salles, la proportion qui montre des scènes dans lesquelles un acteur fume a fortement diminué de 2005 à 2010, selon une recherche réalisée pour le compte des Centres de contrôle des maladies et de prévention (CDCP) du ministère fédéral de la Santé. La diminution a été particulièrement remarquable parmi les films produits par Time Warner, Comcast Universal et Disney, qui ont adopté des politiques visant à minimiser les scènes de tabagisme superflues. L’amélioration est tout de même significative parmi les films des autres studios. Il n’y a jamais eu moins de scènes de tabagisme au cinéma depuis que le phénomène est mesuré (1990).

Une monographie du National Cancer Institute a déjà conclu en 2008 à une relation de cause à effet entre la fréquence de l’exposition à des scènes de tabagisme à l’écran et le tabagisme juvénile. Le rapport de recherche des CDCP avance prudemment que la diminution des scènes de tabagisme durant le lustre 2005-2010 pourrait avoir contribué au recul du tabagisme des adolescents.

Le rapport des CDCP soulève la question des crédits d’impôt, subventions et aides à la production cinématographique accordés par presque tous les États et plusieurs municipalités. Ces encouragements sont souvent plus généreux que ceux accordés aux programmes de lutte contre le tabagisme, note le rapport, qui recommande aux pouvoirs publics de faire preuve de cohérence en limitant aux « films sans tabac » l’éligibilité aux subventions.

13e Défi « J’arrête, j’y gagne! »       

La campagne d’inscription au 13e Défi « J’arrête, j’y gagne! » est en cours du début janvier au 29 février 2012. Comme l’an dernier, les participants peuvent relever le défi en solo, cette nouveauté ayant permis une nette remontée du nombre d’adhésions.

En 2011, pas moins de 59 % des 23 200 inscrits s’étaient pointés sans l’aide d’un parrain non-fumeur, ni en duo avec un autre non-fumeur, tel que requis auparavant. Ces nombreux et courageux solitaires ne manquent néanmoins pas de soutien car l’initiative offre de l’accompagnement en ligne, des courriels d’encouragement, des conseils par téléphone (au 1 866 527-7383) et même une toute nouvelle trousse d’aide (disponible dans les succursales PJC Jean Coutu).

Soutenu par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et ses directions régionales de santé publique, le Défi « J’arrête, j’y gagne! » est organisé depuis l’an 2000 par le groupe Acti-menu.

Emballages neutres en Australie

Le 1er décembre, la gouverneure générale de l’Australie a apposé sa signature sur les deux lois qui redéfinissent les règles du jeu dans le commerce du tabac. À partir du 1er décembre 2012, les emballages devront être neutres et uniformes.

Le jour même de la sanction royale, la filiale australienne de British American Tobacco (BAT) a lancé une action en justice contre la légalité des deux lois, geste imité quatre jours plus tard par la filiale du groupe mondial Imperial Tobacco, de Bristol en Grande-Bretagne (Imperial Tobacco Canada appartient à BAT). Philip Morris International n’avait même pas attendu la fin du processus législatif pour contester la législation. Ironiquement, les cigarettiers vont encore trouver sur leur chemin celle qui était la ministre de la Santé depuis quatre ans, Nicola Roxon, nommée Procureure générale du gouvernement australien le 14 décembre.

Au fil de l’année 2011, les gouvernements de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni, entre autres, ainsi que des députés de l’Assemblée nationale à Paris, se sont montrés très tentés de faire suivre à leur pays l’exemple australien.