Baisse du tabagisme juvénile

La cigarette est-elle en train de devenir un accessoire en voie d’extinction chez les jeunes? Il le semblerait si l’on se fie aux derniers résultats annuels de l’Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada (ESUTC). Entre 2005 et 2006, le tabagisme a régressé de 18 à 15 % chez les 15 à 19 ans, ce qui représente le plus bas taux jamais atteint depuis que des données sur la consommation de l’herbe à Nicot sont recensées.

C’est surtout grâce au déclin du tabagisme des jeunes femmes que l’on assiste à une telle baisse. Seulement 14 % d’entre elles fumaient en 2006, comparativement à 18 % l’année d’avant. Chez leurs homologues masculins, on a enregistré une diminution de 18 à 16 %. L’an dernier, on retrouvait 9 % de fumeurs quotidiens et 6 % d’occasionnels chez les jeunes adeptes de la cigarette. Lors de la précédente édition de l’ESUTC, ils étaient respectivement 11 et 7 %.

Dans la population en général, la prévalence de l’usage du tabac est demeurée inchangée à 19 % au cours des deux dernières années. Malgré cette apparente stagnation, le bilan national est tout de même appréciable puisque le taux de tabagisme est passé de 25 à 19 % de 1999 à 2006.

Extrêmement ravi des répercussions positives du Programme de lutte contre le tabagisme, surtout chez les jeunes, le ministre de la Santé fédéral, Tony Clement, a déclaré : « Ces résultats nous encouragent à continuer à travailler ensemble pour réduire le taux de tabagisme au pays ».

Dans les provinces

Au cours des huit dernières années, c’est au Québec que la plus importante baisse du tabagisme a été observée, alors que la prévalence y est passée de 30 à 20 %. À l’inverse, la Saskatchewan accuse le pire score de toutes les provinces avec une diminution de 26 à 24 %. Quant à la Colombie-Britannique, elle peut toujours se targuer de détenir la plus faible prévalence au pays (16 %), même si elle est suivie de près par l’Ontario (17 %). Dans les Maritimes et en Alberta, la proportion de fumeurs se situe entre 19 et 23 %.

Avec son nouveau ratio de 20 % pour le Québec, l’ESUTC tend à confirmer les résultats d’un précédent sondage (mené par la firme Jolicoeur et Associés à l’automne 2006) voulant que 230 000 fumeurs québécois aient écrasé depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur le tabac, en mai 2006. Après avoir longtemps été bon dernier, le Québec se situerait maintenant au 4e rang des provinces ayant la plus faible prévalence, ex aequo avec le Manitoba.

Tolérants ou insouciants?

Bien que les risques de la fumée secondaire soient de mieux en mieux connus de la population, les Québécois demeurent toutefois plus permissifs que les citoyens des autres provinces quand vient le moment d’autoriser ou non l’usage du tabac à l’intérieur de leur domicile ou d’y fumer eux-mêmes. Ainsi, près de 22 % des enfants de 0 à 17 ans sont régulièrement exposés à la fumée de tabac ambiante : un bilan presque deux fois supérieur à la moyenne canadienne.

Coup d’oeil sur l’ESUTC

Conduite à tous les ans par Statistique Canada, l’ESUTC est un sondage d’envergure national qui mesure les changements de comportements des fumeurs et accorde un attention particulière aux 15-24 ans, qui constituent le groupe le plus à risque. Pour l’édition 2006, 21 976 personnes ont participé à l’enquête. La collecte d’information de chacune des deux phases – qui, une fois compilées, constituent les résultas annuels – s’est déroulée de février à juin et de juillet à décembre. Les taux de réponse des ménages furent de 79,4 et de 82,1 %.

Josée Hamelin